Lorsqu’il s’agit de reproduire une image en couleur avec des milliers de nuances différentes sur un support physique tel que le papier, il n’est évidemment pas possible d’avoir une encre spécifique pour chaque nuance à représenter.
Cependant, nous voyons des exemples d’impression en couleur partout… comment les obtenir ? Les imprimeurs utilisent deux petites (ou pas si petites) “ astuces ”…
- La trame des images
- La superposition de plusieurs trames sous différents angles
Mais nous devons aller pas à pas…
La trame
De la complexité mineure à la complexité majeure, lorsqu’il s’agit de reproduire une image, nous pouvons trouver ces cas :
a) Image monochrome et avec un seul ton : Il y a ou il n’y a pas d’image. 0 ou 1.
b) Image monochrome, mais cette couleur unique peut être plus ou moins intense, c’est-à-dire qu’elle peut avoir des tons différents.
c) Image polychrome : il y a des milliers de couleurs dans différentes nuances. L’impression en couleur (quatre couleurs) est réalisée (comme nous allons le voir) à partir des couleurs primaires.
Voyons comment il est possible de reproduire l’image dans chacun de ces cas :
Nous partons du principe que tout appareil d’impression (imprimante domestique, presse d’impression industrielle…) forme l’image à reproduire à partir de points.
Dans le cas a), ou bien il y a de l’encre ou bien il n’y a pas d’encre. Si l’encre est noire, dans l’image il n’y aura que du noir :
Et si notre image a plusieurs tons ? Pensez, par exemple, à une image en noir et blanc : certains points sont 100% noirs, mais il y a aussi des points » blancs « , d’autres points plus ou moins gris… Comment les reproduire ?
C’est là que la géniale » astuce » de la trame joue son rôle.
Appliquer la trame à une image consiste à la diviser en » blocs » ou carrés de très petite taille mais qui sont néanmoins plus grands que les points que notre appareil peut imprimer. Ainsi, un point de trame contient plusieurs points d’impression à l’intérieur :
La première » astuce » consiste à quoi ? En imprimant plus ou moins de points d’impression dans chaque point de trame, on peut obtenir des tonalités plus ou moins intenses de la même couleur.
Dans ce post, nous parlons plus en détail de la trame et de la résolution des images : PPI, DPI, LPI… Comment mesure-t-on la résolution des images ?
Bon, nous savons déjà qu’avec la trame nous pouvons reproduire différentes tons (intensités) de la même couleur mais… Comment reproduire des images qui sont composées de milliers de couleurs ? Comment obtenir une impression en couleur ?
Voilà le deuxième » astuce « …
La superposition de la trame, la clé de l’impression en couleur
Il est connu que de la combinaison des couleurs primaires il est possible d’obtenir des milliers de couleurs, comme nous l’expliquons dans cet article : Introduction à la théorie des couleurs.
Eh bien, ce que nous faisons dans la presse d’impression est d’obtenir une trame différente pour chacune des couleurs primaires soustractives, c’est-à-dire, cyan, magenta et jaune (synthèse soustractive), en ajoutant la couleur noire (cette couleur-ci est nécessaire car le mélange des 3 encres mentionnées ne suffit pas à obtenir un noir parfait, on obtiendrait plutôt un marron foncé).
La chose importante à garder à l’esprit est que en superposant les 4 trames, chacune d’elles sous un angle différent, “ on a trompé l’oeil ”, qui ne percevra pas chacune des couleurs individuellement, mais le mélange.
En regardant de près la superposition des 4 trames, vous pouvez voir la » rosette » d’impression typique.
La couleur que l’oeil percevra dans chaque zone d’une image est le résultat de la taille plus ou moins grande des points de chaque couleur dans cette zone.
De cette façon, une zone aura l’air jaunâtre parce que les points de la trame jaune sont là plus grands que les points de la trame magenta, par exemple.
C’est ainsi que l’image en quadrichromie (CMYK ou CMJN) est formée dans le cas des trames nommées conventionnelles. Il y a aussi d’autres types de trames, des trames stochastiques (également nommées aléatoires, ou » fréquence modulée « ), dans lesquelles la perception de l’une ou l’autre couleur n’est pas générée par le fait que les points soient plus grands ou plus petits, mais par leur plus ou moins grande accumulation dans une zone de l’image (en gardant constante la taille des points).
L’impression en couleur, de nous jours tellement quotidienne, est basée sur des principes très ingénieux. C’est magnifique, n’est-ce pas ?